Noël 2007
La messe de minuit a lieu à 18h30. Comme il y aura sûrement beaucoup de monde avec enfants il faut y aller tôt.
A 18 h on se coince dans une allée latérale de cinq places, la sixième est difficile à cause des anoraks et des gros pardessus. On est quatre et on en attend une cinquième. Finalement une fourrure distinguée se présente ; « On vous attendait » Pas de réaction ; elle a du recevoir plus d’un coup dans sa longue vie.
La mince Michelle P. arrive à se placer au bout d’une même rangée contenant cinq minces. Comme elle vient rarement je pourrais lui dire que c’est pareil tous les dimanches, que tous les trous de souris sont remplis par les fidèles mais ce serait difficile de lui faire croire.
Le Père Rémy affiche un sourire encore plus angélique que d’habitude. A un euro l’assistant il serait riche.
La répétition des chants se poursuit joyeusement jusqu’à la demie.
Puis l’office commence, les enfants racontent l’histoire. Un garçon commence mais victime de la méthode extra-globale il trébuche ; une fille le remplace mais elle ne peut franchir in excelsio. Heureusement celle de sept ans qui se prétend la Vierge Marie y arrive sans effort.
Même les athées sont venus contrôler ce que font les pratiquants ; c’est vraiment l’heure pour faire le plein.
Des vrais chants de Noël français s’élèvent sous la voûte. Jésus fils de David va bientôt naître. En comptant 35 générations jusqu’à David (dix siècles avant notre ère) il faut une dizaine de milliards d’ancêtres jusqu’à Jésus. Qui en Judée et ailleurs n’est pas descendant de David ?
L’humaine espèce qui se sent en danger grâce à la clairvoyance de savants plus ou moins compétents fêtera toujours la naissance des enfants. Elle sait que le plus important c’est de transmettre la vie fragile.
Ceux qui croient que Noël est la fête du foie gras, du saumon fumé et de la grosse bouffe n’ont pas raison. On se penchera même dans quelques siècles sur les berceaux avec autant de sentiment que maintenant.
On termine par : « Il est né le divin enfant ».
M.Th.25 déc.2007
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