Wednesday, December 30, 2009

Le survivant

Les Papous ont une longévité de 32 ans. Une émission de TV abandonne un individu tout seul dans un environnement de désert, de froid ou de jungle. Une caméra de 40 kilos enregistre ses commentaires et le filme de près ou d’assez loin. On voit ainsi la fragilité de l’homme civilisé. Ces volontaires ont beaucoup de courage même si on devine l’équipe de secours pas très loin à portée de radio.
Plongé dans la jungle sans connaissances particulières un habitant du RER aurait 24 heures à vivre. Cet endroit délicieux est chaud et étouffant le jour mais il pleut toutes les nuits. La première chose à faire c’est de fabriquer un feu avec des bouts de bois et des feuilles sèches (même si on soupçonne le héros de cacher des allumettes dans une poche secrète) et ensuite de faire un abri de branches et de feuilles. Une machete est indispensable. La soif le tenaille mais les ruisseaux grouillent de parasites qui donnent la diarrhée et des bestioles innombrables rampent partout. Ce ne sont pas les plus grosses les plus dangereuses sauf la nuit. Des cachets contre le paludisme sont avalés obligatoirement. La faim nécessite des pièges pour attraper quelque rongeur ; on peut attendre deux ou trois jours mais il faut boire. Le téléspectateur s’ennuie un peu car les commentaires ne sont forcément pas variés. On se dit : qu’est-ce qu’il fait là ?
Un autre héros est lâché par hélicoptère à côté d’un reste de carlingue accidentée, dans l’Ontario, à moins beaucoup de degrés. Il est supposé blessé à un bras mais ne peut continuer cette hypothèse longtemps car il faut faire un feu et un abri rapidement et un traineau pour s’échapper. Il attrape un lapin quatre jours après mais cette bestiole n’a pas de graisse et il en faut pour survivre longtemps ! On espère que son traineau le mènera au salut de l’autre côté de la forêt.
Le pire c’est d’être perdu dans un canot de sauvetage en pleine mer : un soleil brûlant le jour, il faut un abri en bon état et le froid règne toute la nuit. Le sentiment d’isolement et de perdition est terrible même si un bateau invisible existe quelque part. Le canot peut avoir des fuites, il faut écoper ; comment dormir ? De grosses bêtes rodent tout autour. Si on approche d’une île on n’est pas sûr d’y accoster à cause des courants ; on peut la perdre. Même dans les conditions décrites le moral en prend un coup.
Le désert fournit la soif, la chaleur le jour, le froid la nuit et les scorpions. Danger terrible de déshydratation et de coups de soleil. Peu d’accidentés ou de gens perdus survivent trois jours.
Pensif après ces durs spectacles on réalise en baillant qu’il mieux vaut plonger sous la couette « civilisée » et faire l’impossible pour conserver ce qu’on a acquis.
M.Th. 29 déc.2009

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