Noblesse à risques

Napoléon a fait ses maréchaux ducs et princes, une bonne douzaine mais après deux cents ans il ne reste plus beaucoup de familles de ce type. En effet il faut des mâles qui font des mâles mais la vie est telle que c’est un miracle de durer. En France les familles d’ancien régime qui ont mille ans ne sont pas plus de 2 ou 3 et ailleurs encore moins.
Le 5ème duc de REGGIO Henri (1883-56) était préoccupé car il n’avait pas d’enfant de sa femme légitime et se trouvait le dernier de la famille. Se rappelant qu’il avait fauté avec Melle MAUPAS (= mauvais pas !) et qu’il en était résulté un fils Philippe il adopta ce dernier (24 ans) qui devint Philippe MAUPAS-OUDINOT. Napoléon avait prévu l’adoption pour la transmission. Henri pour parfaire ses volontés et renforcer les chances avait aussi adopté quelques temps après Odon POURROY de l’AUBERIVIERE de QUINSONAS (22 ans), le fils de sa sœur Marie, qui en ajoutant à son nom OUDINOT de REGGIO acquit ainsi le plus long nom de famille français. Chacun des deux « frères » a au moins deux fils mariés et ils ont respectivement 90 et 88 ans en 2009.
A la mort de Henri (1956), Odon qui avait une belle avance nobiliaire étant marquis de QUINSONAS, ancien régime, se retrouva 6ème duc de REGGIO, sans doute au grand chagrin de Philippe l’ainé. Henri l’avait-il désigné ? ou Odon avait triché, on ne sait. Quand les Ainés Ruraux de Séez sont allés déjeuner dans la grande salle du château d’Odon les murs parlaient du maréchal OUDINOT et du 6ème duc. Il est probable cependant qu’une querelle juridique eut lieu puisqu’on retrouve Philippe 6ème duc depuis 2003 (à 84 ans !). Comme son fils il a été maire de Senan.
En Angleterre l’ordre du Bain avec le titre de SIR est très prisé dans les finances et les conseils d’administrations ; des milliardaires et/ou des escrocs font tout pour le porter. En effet la Queen ne donne plus tellement de titres surtout héréditaires car il y en a trop. Le moindre premier ministre avant la baronne THATCHER était nommé comte. Tony BLAIR après 10 ans n’est rien du tout. A-t-il modestement refusé comme CHURCHILL, cadet d’une famille ducale, qui n’a pas voulu le titre de duc de LONDRES ? On en doute.
En France les titres, à part duc et marquis qui sont authentiques et plus rares, font plutôt rigoler, sauf chez les pipols, mais la noblesse réelle ou d’apparence encombre les armées, les conseils d’administration et la haute administration. Ils se débrouillent bien.
Ernest-Antoine SEILLIERE né roturier riche, seulement blanc, même pas noir ou jaune, aurait donné un parachute doré pour naitre duc ou mamamouchi du Grand Turc. Il n’a qu’un titre très douteux de baron, le plus petit. Quel désastre, bien compensé !
M.Th. 7 mars 2009